Démissionner pour créer son entreprise : libération ou folie douce ?

Comment vivre ce moment délicat et non moins mythique de la démission quand on a décidé de créer son entreprise ? Entre la pub culte de la Française des jeux qui nous a tous fait rêver, nous montrant ce mec qui arrive en slip avec un masque sur la tête en chantant joyeusement « Au revoir, au revoir Président » et la réalité il y a comme un gouffre….

 

Parce que oui, quand on démissionne pour créer son entreprise on n’a pas gagné au Loto c’est juste qu’on est obligé de démissionner parce que son employeur ne veut pas faire de rupture conventionnelle et que la « démission pour projet professionnel » est notre seule façon de bénéficier des ARE (Aides au Retour à l’Emploi), le parachute dont vous avez besoin pour assurer sereinement vos premiers mois de lancement.

Pourtant on y croyait à la rupture conventionnelle qu’on l’a demandé…Toutes ses années de bons et loyaux services et puis le chef je pense qu’il m’aime bien, il va faire ça pour moi. Malgré vos bonnes relations et son discours possiblement encourageant, votre chef comprend vite ou plutôt calcule vite que s’il accepte votre demande de rupture conventionnelle il certes devoir passer à la caisse mais il va surtout ouvrir la porte à d’autres qui auraient envie de faire de même…

Mais ça y est la bombe est lancée, vous l’avez dit, vous lui avez confié que vous souhaitiez partir et là c’est le début de la fin… vous êtes là et pourtant tout le monde se comporte comme si vous n’étiez déjà plus là. Vous avez décidé de quitter le bateau et vous allez voir l’équipage changer. Certains collègues (merci à eux) vont vous dire « Waouh, bravo, c’est super !! », d’autres « ah bon tu t’y connais là-dedans ?? » et d’autres encore « c’est difficile tu sais d’être son propre patron… moi je connais un copain qui a fait comme toi il y a 2 ans et maintenant il est revenu la queue entre les jambes dans sa boite. » Faut-il penser que ce collègue a vraiment peur pour vous ou bien qu’il veut vous saper le moral, ou mieux qu’il est jaloux… c’est sans compter sur ceux qui vont vous demander tous les 2 jours « au fait, c’est quand que tu pars ?? » (Là on entend : t’en encore là toi ? ») et enfin ceux qui lorgnent sur votre place et vous demandent « ils ont trouvé quelqu’un pour te remplacer ?» …

Et vous en attendant vous avez déposé à la hâte votre dossier de « démission pour création d’entreprise » auprès de Transition Pro mais la réponse n’est pas immédiate et chaque jour qui s’écoule dans cette boite où vous n’avez plus votre place vous semble interminable.

Parce que oui, il faut prendre votre courage à deux mains pour créer un dossier de « démission pour création » qui va nécessiter la prise de rendez-vous avec un CEP (Conseiller en Evolution Professionnelle) qui vous remet un dossier costaud à lui rendre au plus vite (parce que les délais de passage en commission s’allongent) pour prouver le sérieux de votre projet : étude de marché, offre client, tarifs, prévisionnels financiers, choix du statut, stratégie commerciale… vous n’en êtes pas là et pourtant il va vous falloir faire semblant d’être prêt(e).

Mais au bout de ce couloir un peu sombre vous attend la plus belle aventure de votre vie. Une nouvelle vie empreinte de liberté et faite de vos propres choix. Une vie faite de personnes que vous choisissez, de challenges qui vont vous exciter et de réussites que vous allez savourer.

Vous avez fait le choix de prendre les bonnes cartes en main pour votre avenir : bâtir un projet qui vous ressemble dans un domaine où vous pourrez exercer vos talents. Entourez-vous des bonnes personnes, positives et compétentes, soyez vous-mêmes pour embarquer tout le monde dans votre aventure, soyez résilients dans les difficultés… et ne manquez jamais l’occasion de vous remettre en question pour avancer.

Votre nouvelle vie (d’entrepreneur(e) commence aujourd’hui, le jour où vous avez osé démissionner. Savourez-la dès maintenant, laissez glisser ce moment de transition parfois douloureux et projetez-vous dans l’aventure qui vous attend.

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