Coiffure : des entrepreneurs du quotidien, courageux et passionnés

J’avais envie de mettre à l’honneur un métier « next door », qui traine une image de « scolarité ratée » alors qu’il est dans la réalité souvent une vraie passion. La coiffure est un métier qui fait partie intégrante de notre quotidien, qui ponctue notre vie, nos humeurs et a le don de nous faire du bien au-delà des apparences. Alors j’ai prié Sybille, ma coiffeuse « next door » (son salon est voisin de notre maison), de nous raconter son métier créatif, humain, parfois difficile, qui la passionne encore. 

 

Comment es-tu devenue coiffeuse Sybille ?

Moi ça s’est fait rapidement. Le père de ma meilleure amie était un grand coiffeur aubagnais De mon côté je trainais la patte à l’école, je m’ennuyais et les profs me voyaient comme le vilain petit canard, celle qui ne voulait pas travailler. Un jour mon amie allait s’inscrire à l’école de coiffure et j’ai séché les cours pour venir avec elle. En découvrant les lieux et l’ambiance j’ai tout de suite compris que je voulais faire ça. Depuis toute petite je dessinais beaucoup, je peignais et en rentrant là je savais que je pourrais m’épanouir à travers la créativité du métier.

Quand je suis rentrée à la maison j’en ai parlé à ma mère. Elle ma mise en garde sur la pénibilité du travail mais ne pas mis de bâton dans les roues. Elle m’a suivie.

L’école de coiffure a flatté mon égo et m’a donné confiance. Je suis passée du statut de la mauvaise élève à celui de l’élève brillante

 

Pourquoi tu t’es mise à ton compte ?

Quand j’ai décidé de rentrer dans l’école de coiffure j’ai tout de suite su que je me mettrais à mon compte. Peut-être parce que ma famille est une famille d’entrepreneurs. J’ai toujours vu ma mère beaucoup travailler et le faire bien.

J’ai passé mon brevet professionnel de coiffure à Cassis sur 2 ans et ensuite j’ai travaillé 8 ans comme salariée dans le même salon. Je devais racheter le salon mais ça ne s’est pas fait. Concours de circonstance (ou non ;-), mon frère m’appelle pour me parler d’un local qui se libérait. C’était excentré du centre-ville de Cassis et beaucoup de personnes ont pensé que pour cette raison se serait un échec. De mon côté je n’y ai vu que des opportunités : un grand local que je pourrais agencer à mon goût, un fond de commerce pas très cher et des places de stationnements juste devant. J’avais 23 ans et je me suis retrouvé devant le banquier pour lui demander de l’argent. Il m’a fallu une bonne dose de confiance mais je ne regrette rien.

 

Quelles sont les qualités qu’il faut pour être une bonne coiffeuse ?

D’abord l’écoute pour bien comprendre ce que la cliente souhaite. Ensuite il faut un moral constant, qui permet d’être toujours la même avec la clientèle.  Il faut être solide physiquement. Il y a beaucoup d’heures à faire, parfois il faut enchainer les clients sans pauses, sans déjeuner.  Il faut aussi être agréable et savoir créer des liens sans pour autant oublier son rôle professionnel et ses obligations de résultats.  Après ce qui fait la différence c’est le petit truc en plus, cette fibre artistique, qui fait que tu mets le bon coup de ciseau au bon endroit.  

 

Aujourd’hui c’est un métier qui recrute, que peut-on dire pour faire naître des vocations dans la coiffure ?

Que c’est l’éclate artistique !! Qu’on peut se faire plaisir, créer, innover, utiliser de nouvelles techniques. C’est aussi un métier personnellement très enrichissant parce qu’on côtoie un grand nombre de gens différents toute la journée. Si on a des qualités humaines et artistiques, c’est le métier parfait ! Ce qui est magique dans la coiffure c’est qu’on a le pouvoir de (re)donner confiance à quelqu’un, le rendre beau…. Une phrase connue de Jacques Dessange que j’adore c’est : «recoiffe moi le moral ! ». Notre mission va au-delà de l’esthétique, les gens se sentent bien en sortant de nos salons, bien dans leurs corps et dans leurs têtes. Certes la coiffure c’est du travail mais aussi du plaisir.

 

Qu’est-ce que tu préfères dans le fait d’être entrepreneure ?

La liberté de pouvoir travailler comme je l’entends. Prendre le temps dont j’ai envie avec chaque cliente, utiliser les produits que je veux. C’est aussi la liberté que je peux m’offrir de prendre du temps pour pour m’occuper de ma fille. La création d’entreprise m’a aussi beaucoup apporté dans mon estime personnelle. Je suis fière d’avoir réussi à bâtir mon propre salon, celui dans lequel ma clientèle se sent bien.

 

Qu’est-ce que tu trouves de plus difficile dans ton quotidien d’entrepreneure ?

Le côté financier… c’est un métier qui reste mal payé pour le temps qu’on y passe. Quand on enlève toutes les charges qu’on doit payer il ne reste pas grand-chose…

Personnellement j’ai eu de la chance mais dans la coiffure en général, il y a aussi de vrais problèmes pour trouver de bons employés et c’est encore pire pour les apprentis.

 

C’est quoi le secret de la réussite quand on créé son entreprise ?

Etre déterminée ! Croire en ses projets, travailler de manière sincère, en accord avec ce que l’on aime faire. Un de mes secrets c’est de relativiser face aux soucis professionnels. J’arrive à ne pas trop me laisser impacter. Parfois ça pourrait passer pour de l’inconscience … mais moi je pense que c’est une chance. Je relativise mes difficultés, je me dis que j’y arriverai toujours. En ce moment on est dans une période de crise après le covid qui nous a fait du mal mais quoi qu’il arrive je ne m’inquiète pas sur ma capacité à me retourner parce que je suis travailleuse et que je sais « remonter les manches ».

Si on est trop anxieux on risque de passer beaucoup (trop ?) de nuits blanches….

 

Et pour finir, est ce que tu veux bien nous partager tes ambitions dans les 10 ans?

Rien de précis… même si parfois je pense avoir fait le tour de mon métier et j’aimerais me nourrir d’autre chose. Aujourd’hui je n’ai pas le luxe de me poser trop de questions, je dois maintenir le cap et tant que je fais mon métier avec passion ça me va.

Si j’avais des moyens financiers j’aimerais agrandir le lieu ou changer de métier, tout en restant dans un univers artistique. Je ne me ferme pas de portes mais j’ai pas forcément un rêve bien précis.

 

Merci pour ton partage Sybille ! bonne continuation 🙂

 

Pour contacter Sybille :

Salon Sybille Vandyck

30 avenue des Albizzi – 13260 Cassis

Tel. 04.42.82.74.92

 

 

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