Le parcours vibrant de Coralie, formatrice à la langue des signes

L’éducation, la formation, l’envie d’être un guide et de transmettre, c’est vraiment le fil rouge du parcours professionnel original que Coralie nous raconte dans son interview. Un parcours aussi passionnant que son état d’esprit !

 

Comment tu es devenue formatrice professionnelle en Langue des Signes ?

La langue des signes est arrivée dans ma vie avec un film que j’ai regardé en boucle avec ma sœur quand j’étais petite. L’histoire d’un enfant sourd qui communique en langue des signes avec un singe. Ce film c’est « un singe en été », un vrai film à l’eau de rose qui pourrait passer sur les après-midi d’M6 …

Ma 2ème expérience avec la langue des signes, je l’ai vécue quand j’étais étudiante en licence de sociologie à Besançon j’ai trouvé une association qui proposait d’apprendre la langue des signes. Et là, très vite il n’y avait plus que ça qui m’intéressait…

Après ma licence, avec le soutien de mes parents, je pars à Toulouse pour suivre une formation qui me permette d’obtenir un bon niveau de la langue des signes française sur le cadre commun de référence pour les langues (CECRL).

Après cette formation je travaille dans le 1er lycée bilingue en langue des signes à Toulouse. L’été suivant je pars en Afrique pour les vacances et je découvre un institut de jeunes sourds à Bobo Dioulasso et je monte avec eux le projet de créer une bibliothèque. J’ai très envie de revenir et de vivre pour un moment en Afrique. Pour ça je trouve un job de professeur de CP dans une école privée de jeunes sourds au Niger. J’y passe 2 ans et j’apprends le métier d’enseignant « sur le tas ». Pour rassurer mes parents sur mon avenir je m’inscris au concours de recrutement de professeur des écoles (CRPE) et je le réussi. Je quitte l’Afrique pour finir ma 2ème année d’IUFM à Créteil.

J’ai enseigné pendant 5 ans dans une école à pédagogie particulière dans laquelle j’étais très investie et j’ai même passé le concours pour devenir formateur de jeunes professeurs : Cafipemf mais à un moment donné j’ai eu envie de quitter Paris et l’éducation nationale ne me proposait pas de mutation. J’ai dû décider de quitter l’éducation nationale en me mettant en disponibilité et je suis partie dans le Vercors où j’avais déjà des attaches. A mon arrivée je découvre un institut de sourds avec handicap associé à 10 mn de chez moi et je commence naturellement à travailler là-bas puis j’enchaine sur un travail avec les sourds à Grenoble.

 

Pourquoi tu es devenue entrepreneure à un moment donné?

Je crois que j’étais à une croisée des chemins…. je venais d’avoir ma fille et je faisais des longs trajets pour travailler sur Grenoble. Je crois aussi que j’en avais marre d’avoir des chefs au-dessus de moi…

Au même moment j’apprends qu’un organisme de formation recherche une formatrice en langue des signes française pour des adultes alors j’ai tenté ma chance et j’ai été retenue. J’ai tout de suite adoré et j’ai voulu continuer. J’ai cherché comment je pouvais le faire et j’ai compris que la plupart des formateurs pour adultes étaient indépendants et avaient leur propre organisme de formation.

Je me suis renseignée sur le statut d’auto entrepreneur et en 2 heures j’étais immatriculée. Ensuite j’ai vu que pour devenir organisme de formation il fallait avoir un numéro de déclaration d’activité délivré par la Dreets (Directions Régionales de l’Economie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités). J’ai déposé ma demande et en 3 semaines j’avais créé mon organisme de formation « De Main En Main » et quitté mon job de salariée!

 

Tu peux nous faire un petit pitch sur ton organisme de formation « De Main En Main »?

Avec « De Main En Main » j’accompagne les personnes qui sont curieuses d’apprendre la langue des signes dans les débuts de cette langue.  J’ai une approche pédagogique que je revendique dans laquelle les élèves sont acteurs de leur formation. C’est eux qui décident jusqu’où ils veulent aller dans l’apprentissage et moi je suis juste là pour les accompagner, les pousser, les guider. Ils se surprennent souvent dans leurs capacités et sont fiers d’eux.

 

Est-ce que ça rend heureuse d’être entrepreneure Coralie ?

Ah pour moi oui !! je n’ai personne au dessus de moi et pas d’employée dont je suis responsable. Je suis tranquille… et je gère mon temps comme je veux. L’auto entrepreneuriat c’est hyper simple comme statut et tu ne prends pas de risque. Tu gagnes 0, tu paies 0. Tu déclares tes revenus tous les mois sur le site de l’URSSAF et c’est tout. Franchement, c’est simple !

 

Et le plus difficile en tant qu’entrepreneure c’est quoi pour toi ?

Se motiver pour faire de la communication quand on cherche de nouveaux clients… ce n’est vraiment pas ce que je préfère ! De temps e temps il faut que je me mette un petit coup de pied aux fesses pour m’occuper de mes réseaux sociaux ou refaire des flyers. 

Ce qui peut aussi être compliqué quand on est à son compte c’est les délais de paiement des clients. J’ai arrêté d’être sous-traitante pour des organismes de formation qui étaient eux même sous-traitants d’autres organismes parce que j’avais des délais de paiement parfois de 6 mois !!! Et ça c’est super difficile quand on a une petite trésorerie comme moi…

 

Est-ce que financièrement tu vis de ton activité de formatrice indépendante ?

Oui complètement et maintenant j’ai même la possibilité de choisir les partenaires avec lesquels j’aime travailler comme  Born2Learn. J’ai la chance de dispenser pour eux des formations en visio partout en France pour des personnes qui ont choisis de se former à la langue des signes avec le financement de leur  Compte Personnel de Formation (CPF).

 

Coralie, tu as la chance d’avoir trouvé un métier et un format de travail qui te conviennent parfaitement aujourd’hui. Qu’est-ce que as envie de dire aux personnes qui ont la sensation de ne pas encore avoir trouvé leur place professionnellement ?

Dans la vie, tout changement que ce soit un voyage, une décision familiale ou une reconversion professionnelle, nécessite un premier pas à faire, un saut dans le vide qui peut sembler impressionnant mais si on prend confiance en soi et qu’on s’entoure des bonnes personnes pour réussir son projet, c’est une magnifique aventure et même si on se plante, ce n’est pas grave, ça nous apporte quelque chose à la suite. J’ai des amis qui ont essayé, qui se sont plantés et qui ont magnifiquement rebondis.

Personnellement je ne regrette aucun de mes choix !

 

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Une réponse

  1. bravo ma kakou ta maman et moi sommes fier et heureux de ta reussite le principal etant de t’eclater dans l’exercice de ton activité.un grand merci a LEA pour l’aide et la confiance qu’elle te donne

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